Lettres et couleurs à la manière de Paul Klee

Aujourd’hui je vous propose de partir de l’une des oeuvres les plus célèbres de Paul Klee : “Jadis surgit du gris de la nuit”, créée en 1918. Parmi les “jeux de lettres“, c’est un de mes favoris !

Quelques mots sur Paul Klee et sur ses damiers colorés

Paul Klee est un artiste suisse du XXe siècle qui a influencé de nombreux artistes modernes. Il est surtout connu pour ses peintures abstraites et ses aquarelles, qui utilisent des couleurs vibrantes et des formes géométriques pour créer des œuvres d’art uniques et expressives. Klee était un artiste très intuitif, et il croyait que l’art devait être créé à partir de la spontanéité et de l’émotion plutôt que d’être planifié et exécuté selon un plan rigide. Dans “Jadis surgi du gris de la nuit”, on peut voir cette qualité dans les formes fluides et les couleurs douces qui créent une atmosphère onirique.

Cette oeuvre est fréquemment proposée dans les programmes d’arts visuels, dès l’école primaire. La géométrie simple des carrés pavés associée à des lettres capitales est en effet facile à recréer pour des enfants – ou des grands ! La mise en couleur est elle aussi relativement simple, puisqu’il “suffit”, a priori, de colorier dans les formes, de manière intuitive, sans règles préalables. En observant de plus près, on voit que ce jeu a priori aléatoire s’équilibre d’une certaine façon, que les couleurs se répondent et que le texte se fond dedans. Dans d’autres oeuvres de Klee, on observera des séquences de couleurs, qui guideront le regard.

Pour le spectateur, l’œil sera spontanément attiré vers les couleurs et le chemin qu’elles proposent, ou sera attiré par le déchiffrement du texte.

Quelques réalisations, à la manière de Paul Klee

Le premier lettrage que j’ai fait, inspiré du travail de Paul Klee, était dans un carnet, pour me vider la tête et utiliser une fin de palette. Dans la foulée j’en ai fait d’autres, sur du bon papier, à la gouache ou à l’aquarelle.

Poser la couleur est une vraie méditation; Au départ on y va un peu au pif, puis une sorte de cheminement se met en place, conscient mais non réfléchi (si je vous ai perdu, désolée ah ah !). Ce faisant, écouter une bonne musique bien planante est un must pour se laisser totalement glisser hors du temps.

Comme pour les jeux d’écriture, on peut y aller de ses variations :

• contrasté ou fondu
• garder ou pas une part de lisibilité
• imprimer un chemin avec la couleur… ou pas
• travailler en camaïeux, avec des couleurs complémentaires

Au final, j’aime l’idée que le texte disparaisse, mais pas totalement. J’aime ce travail de la couleur, et l’éventuel rythme qui se crée sur le damier. J’aime aussi les petites histoires qui se créent, via les couleurs qui se côtoient à différents endroits du tableau. C’est presque un super exercice de nuancier !

Maintenant, à vous de jouer !