L’or est fascinant, car il apporte de la lumière et une touche luxueuse indéniable à vos créations. Je vous offre ici un petit tour d’horizon de différents mediums que j’ai pu tester, avec leurs spécificités.
La feuille à dorer
Un peu exigeante au niveau de la mise en œuvre, la feuille à dorer offre un rendu final incomparable. On la pose sur un « mordant », auquel elle adhère.
Je vous montre ici une technique simple, avec des fournitures que vous pouvez trouver dans les magasins de loisirs créatifs. Cet exemple met en œuvre de la feuille de cuivre, parfois appelée « or de composition » et de la mixtion à dorer Pébéo. Il est possible de reproduire la même technique avec de la feuille d’or véritable : beaucoup plus onéreux et difficile à manipuler, il est surtout utilisé pour l’enluminure.
La feuille de cuivre offre ici une très bonne alternative, surtout pour s’entraîner à la pose.
Les étapes pour la pose de la feuille d’or
J’ai fait une très courte vidéo que vous trouverez ci-dessous :
La mixtion est appliquée au pinceau, avec précision. Il est important de faire le moins de traces de pinceau possible et d’éviter les bulles. Pour cela, travaillez assez rapidement, et ne revenez pas sur ce qui a déjà été appliqué. Humidifiez votre pinceau avant de poser le mordant, et rincez-le immédiatement à l’eau claire après l’application.
Laisser sécher (environ 10 minutes)
Astuce : La mixtion est généralement blanche, si bien que l’on voit difficilement où on la pose. Ajoutez quelques gouttes d’encre rouge dans votre flacon de mixtion : vous verrez mieux la pose et le rouge contribuera à augmenter la brillance de l’or.
Appliquer la feuille d’or : découpez un morceau de feuille à dorer avec un cutter de précision. Le morceau doit être plus grand que votre motif.
Posez la feuille à dorer sur la mixtion sèche, et pressez doucement avec un chiffon doux ou un coton tige au travers d’un papier de soie pour la faire adhérer.
Enlevez délicatement le surplus avec un gros pinceau à poils doux. Vous pouvez récupérer les petits morceaux de feuille dans un pot, et les réutiliser ultérieurement.
Si vous observez des irrégularités, vous pouvez re-appliquer de la mixtion et recommencer les précédentes étapes.
Avec de la vraie feuille d’or, le process est quasiment le même, mais il est beaucoup plus délicat. Il existe des feuilles d’or libre (et ça vole partout… au prix de l’or, au secours !), et des feuilles adhésives beaucoup plus faciles à manipuler : privilégiez donc cette deuxième solution si vous ne résistez pas au plaisir du 23 carats !
L’or véritable en feuille est cher, environ 50€ pour 25 feuilles. Si vous trouvez sur internet des carnets de feuille d’or pas cher, c’est certainement une arnaque !
Les pigments en poudre
Vous pouvez acheter des pigments métalliques, qui se mélangent à de l’eau additionnée de gomme arabique, tout simplement, pour être appliqués au pinceau.
Parmi celles que j’ai testées : le poudre Tro-col de Schmincke et les ors minéraux de Laverdure. les pigments existent dans différentes teintes : or pale, or roche, or rose, bronze, etc. Il y en a pour tous les gouts.
En général, je fais mon petit mélange sur une plaque de verre ou de céramique avec un couteau, et je le stocke ensuite dans un godet ou un joli coquillage. Une fois sec, il pourra être re-humidifié avec de l’eau distillée (ou de pluie) pour être réutilisé.
- Prendre un peu de poudre d’or avec la pointe d’un couteau. Ajouter quelques gouttes d’eau (de pluie, minérale ou distillée de préférence).
- Mélanger intimement, longtemps et patiemment jusqu’à la consistance souhaitée. Parfois, j’ajoute une goutte de gomme arabique pour améliorer la suspension des pigments métalliques et leur adhérence au papier.
- Appliquer au pinceau. N’hésitez pas à appliquer plusieurs couches (sur couche sèche), pour un meilleur rendu.
Les poudres de pigments sont une bonne solution lorsqu’on a une grande surface à couvrir car c’est plus économique que les godets déjà préparés. On peut garder le surplus dans un godet vide ou un joli coquillage, et le réactiver avec quelques gouttes d’eau.
L’or en pastille
L’or en pastille ou en coquille suit le même principe que les poudres d’or. Il existe de l’or véritable en coquille, très très onéreux. Aussi, on peut se tourner vers des godets tous prêts, qui ont un beau rendu et une texture agréable.
Il existe plusieurs marques qui proposent ces godets de couleurs métalliques. Pour ma part j’ai testé les Coliro Colors (anciennement Finetec) et les Van Gogh de Royal Talens, sorties en 2019. Pour l’une ou l’autre marque :
- La texture est d’une grande finesse, pas du tout granuleuse,
- Les gammes de nuances sont très belles, la brillance est très bonne
- On peut l’utiliser pour dorer des motifs mais aussi pour écrire à la plume ou au pinceau.
Pour les activer, il suffit de verser quelques gouttes d’eau distillée (ou de pluie) sur la pastille avec une pipette et attendre qu’elle pénètre les pigments, puis mélanger au pinceau comme une aquarelle en godet.
Le Posca ou autres marqueurs
Doré, bronze ou argent, le Posca permet bien sûr de mettre une touche de lumière à vos créations. Très pratique d’utilisation, le rendu est toutefois bien moins brillant et authentique que la feuille ou la poudre. Je n’ai pas d’autres marqueurs dorés, si vous avez de bonnes suggestions n’hésitez pas à les mettre dans les commentaires.
Les gouaches et les encres
A moins que je n’ai pas trouvé THE gouache Or, les gouaches dorées ou argentées sont souvent très décevantes car très ternes. Il en va de même pour les encres dorées, ce n’est pas terrible.
La Colorex, par exemple, manque de brillance, est très visqueuse- donc pas terrible pour écrire à la plume . Elle a une formulation bizarre avec des solvants, donc contrairement à ce qui est écrit sur l’étiquette c’est tout sauf de l’aquarelle.
Récapitulons !
Ci-dessous un petit récap des différents types d’or, avec leur rendu final :
Pour du décor, du motif : toutes les formules conviennent. L’or à la feuille sera le plus brillant.
Pour calligraphier : le plus simple ce sont les godets tous prêts, qui auront tout de suite la bonne consistance pour la plume. On peut bien sûr calligraphier avec de la mixtion et poser de la feuille d’or dessus. C’est un peu technique, un peu long, mais le résultat est bling à souhait.
Pour de l’enluminure : en principe de l’or véritable, en feuille ou en godet. Néanmoins, j’ai vu des travaux d’enlumineurs qui recouraient aux pigments en godet ou à l’or minéral de Laverdure pour des aplats ou des détails.
J’espère que cet article vous a plus et que vous avez un bon aperçu des différentes possibilités. Dans un prochain article, je vous montrerai l’utilisation de ces pigments en calligraphie.
Véro
sympa merci!