Partir en vacances, c’est couper les ponts, se détendre, vivre sans programme, profiter de l’air du temps… Cela peut être aussi un peu de temps pour continuer de créer, d’écrire, de dessiner. Difficile pour moi de partir sans une petite trousse et un peu de matériel. Parfois je n’ai pas du tout le temps, et parfois ça passe. Cet été, j’ai profité des heures matinales – les plus fraîches aussi – pour avoir un temps exclusif avec mon carnet et mes crayons.

Je vous propose un bref retour sur ce que j’ai pu réaliser, et aussi quelques recommandations si vous souhaitez vous lancer lors de vos prochaines vacances.

Le matériel

Cette fois-ci j’ai essayé d’emporter le minimum :

  • Une trousse avec le nécessaire de dessin habituel : crayons, porte-mines, gomme, feutres Uni Pin et quelques plumes.
  • Un carnet Moleskine format carré
  • des crayons de couleur
  • 5 tubes de gouache (3 primaires, blanc, noir) et quelques pinceaux

Fil directeur ou roue libre ?

Le fil directeur, c’était bien sûr mon environnement immédiat (en l’occurrence, la Corse, l’été, la nature, la mer…). Après : pas de contrainte, pas de programme, pas de plan. Ça c’est pour rappeler que l’on est en vacances, pas en camp d’entraînement militaire. C’est un moment libre, de détente. Tout le contraire du mode « Viiiiiite, il faut que je remplisse 4 double-pages avant que les enfants se réveillent ! », au secours, youhou, on se détend !

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Inspiration du moment | Crédit photo : Escampette

Chaque matin, je travaillais donc sur l’envie du moment, des évocations immédiates. Ce peut-être suite à une ballade dans la montagne, suite à une lecture, peu importe. Comme il n’est pas possible de plancher 6 heures d’affilée sur une page, il faut y aller, poser les premiers traits, les premiers mots et composer. Illustrer un peu, calligraphier un peu, explorer les lettrages…

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Premiers pas : juste en observant le jardin de ma maman

Travailler en plein air

Evidemment, en plein été, on aime travailler dehors. Le matin à la fraîche, c’est parfait, mais dès 9h30, la température était déjà élevée, ce qui complique un peu les choses. Par exemple, la peinture séchait très vite : la gouache séchait même directement dans la plume, c’était donc assez sportif ! L’air était très humide, et j’avais les mains moites assez rapidement. Heureusement j’avais du buvard et de l’essuie-tout pour faire un sous-main, sinon c’était la catastrophe assurée.

De temps en temps, un petit coup de vent faisait voltiger feuilles et pages. Ça, c’était juste me rappeler à quel point la nature nous domine.

Quelques petits incidents…

Je ne sais pas si c’est dû à la qualité du papier, mais j’ai eu un problème de transfert d’encre lorsque je travaillais sur de nouvelles pages. Les encres Uni Pin sèchent pourtant bien et sont indélébiles, il n’empêche que j’ai ruiné quelques pages ainsi, en écrivant/dessinant au verso d’une page terminée, même plusieurs jours après.

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Les vilaines tâches se sont produites lorsque j’ai travaillé sur le verso de cette page, par transfert

Pour palier ce problème, j’ai simplement découpé un bout de carton d’emballage pour faire une intercalaire (paquet de pâtes, boite d’emballage cartonnée…).

Quant aux pages qui avaient été endommagées, je les ai « rattrapées » comme j’ai pu avec un crayon gomme Staedler. Si vous ne connaissez pas le crayon gomme Staedler, sachez que c’est un outil magique qui permet de gommer avec beaucoup de précision. Comme la gomme est abrasive, c’est l’outil idéal pour rattraper les petites erreurs, même à l’encre.

Difficile de calligraphier

Je ne sais pas trop si c’est à cause de la chaleur, de la gouache qui séchait trop vite, du papier, ou si je n’étais tout simplement pas dans l’humeur… mais j’ai éprouvé de vraies difficultés pour calligraphier. D’ailleurs le résultat n’est pas terrible, mais je vous montre quand même…

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Oui, c’est tout de traviole, on ne juge pas, svp !

En fait, avec le temps et après plusieurs essais infructueux, je crois que j’ai vraiment du mal à calligraphier si je ne suis pas bien installée à un bureau, en intérieur, avec mes modèles sous les yeux, une certaine lumière, mon mug préféré, chez moi quoi… De plus, le format du carnet ne m’a pas aidée, je préfère travailler sur des papiers plus grands, quitte à redimensionner après.

Bon d’accord, cela n’excuse pas cet outrage à la capitale romaine.

L’encre qui bave…

J’avais emporté un stylo plume de calligraphie Lamy – au cas où – et bien ce fut une erreur. L’encre des cartouches Lamy pénétrait mal le papier et mettait longtemps à sécher. En conséquence, j’ai fait quelques bavures d’un autre genre, que je n’ai pas pu récupérer, même avec mon super stylo gomme.

Et là, c’est le drame !

 

Accepter que toutes les pages ne soient pas « parfaites »…

… Au risque de se bloquer, de stresser et d’en faire un mauvais moment. Comme le but est de se faire plaisir, inutile de s’auto-flageller si une page n’est pas terminée ou un peu bancale. Des esquisses peuvent donner des idées pour plus tard.

Début d’étude ethnographique sur la plage de Calvi.

Et contre toute attente, de belles pages émergent aussi

J’ai adoré faire ce lettrage, en utilisant la combinaison noir/jaune très évocatrice de la Corse (pour moi)

 

Ci-dessus, une combinaison de lettrage, feuillages et illustrations d’inspiration Warli, et toujours le combo jaune citron/noir. La mise en page rappelle (un peu) les Concertina Books de Joke Boudens, à découvrir de toute urgence si vous ne connaissez pas. Si je lui loin de faire aussi bien que Joke, son travail m’a bien inspirée pour mon carnet.

Ci-dessus une double-page du carnet réalisée suite à une très belle promenade dans l’arrière pays, au fond d’une vallée, dans un endroit un peu caché qui s’appelle A Flatta. Seuls les initiés pourront trouver la rivière et ses petites piscines d’eau fraîche, après avoir arpenté un petit bout de maquis odorant.

S’inspirer du folklore local

Quand je voyage, j’adore m’imprégner de l’histoire, des histoires, des légendes. La Corse à ce titre est comparable à la Bretagne, avec sa langue, ses croyances et ses traditions. Ci-dessous, une voceratrice – ces femmes qui improvisaient des poèmes ou des chants pour honorer la mémoire des défunts, réconforter leur famille ou encore appeler à la vendetta. Au passage un petit âne corse, qui n’a pas fini en saucisson (halte aux clichés !).

Vocero – Gouache & crayon

Pour finir un petit clin d’œil à la famille Corse (quoi ? tu as parlé à ma soeur ?), cette entité si forte, si unie, en corse dans le texte.

Puis, ce fut fatalement la fin des vacances. Un dernier au revoir, avant de ranger mon petit carnet pour la prochaine fois :

 

J’espère que vous avez tous passé (ou allez passer) de bonnes vacances, avec ou sans carnet !

A très bientôt,

Véro

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